Résidence d'été
Yuri Cardinal
Du mercredi 25 juin 2025 au dimanche 31 août 2025
Atelier ouvert samedi et dimanche de 15h à 18h
Biographie
La démarche de création d’Éric Le Vergé alias Yuri Cardinal croise aujourd’hui les esthétiques relationnelles et contextuelles qu’il pratique depuis ses débuts en 1997 et celle, plus récente, du post-internet. Il est également artiste-intervenant en milieu scolaire et médico-social et crée dans le champ des musiques expérimentales et inclassables. Depuis 2023, il accompagne aussi dans leur scolarité des élèves en situation de handicap.
De 1997 à 2005, l’artiste expérimente sous diverses formes (installation, vidéo, photographie, performance, livre d’artiste…) à partir des notions de partage, de rencontre, d’échange, de convivialité et de confiance, invitant des personnes d’horizons différents à participer, contribuer et collaborer régulièrement à ses projets artistiques (Les Associés).
Début 2004, il crée avec deux autres artistes le collectif EDS auquel il se consacre presque exclusivement jusqu’en 2013. Le trio – devenu duo en 2008 – interroge sa propre capacité créatrice collective à s’adapter aux différents contextes dans lesquels il intervient. Incarnant des personnages volontiers burlesques, le duo prélève et détourne dans ce réel des potentiels de fiction qu’il formalise notamment par des installations visuelles et sonores, des vidéos et des performances.
Durant cette même période et jusqu’en 2017, avec les structures associatives d’art contemporain Espace Digital Sporadique (2004-2011) et Art4Context (2011-2017) qu’il a co-fondées, Eric Le Vergé organise de nombreuses expositions, résidences, événements artistiques et conférences, et publie parallèlement des éditions d’artistes sur supports numériques et imprimés.
Depuis 2014 sous le pseudonyme Yuri Cardinal, son travail s’inscrit également dans ce qu’on appelle l’art post-internet. Sa pratique d’appropriation et de détournement se nourrit d’images et de textes relatifs aux grands enjeux de société actuels : information/médias, numérique/internet, surveillance globale, écologie & géopolitique. En fonction des résidences, des expositions et des interventions qu’on lui propose, Yuri Cardinal adapte sa démarche et tisse une relation dialogique entre le contexte d’accueil et sa pratique de détournement online.
Les arts plastiques et la musique ont été décisifs dans mon cheminement personnel et artistique. Dès l’enfance, je peins, dessine, et écoute attentivement ce qu’affectionnent mes parents, notamment le rock des années 50-60 et les chansons de Jacques Brel et Léo Ferré. Entrant dans l’adolescence, j’ai la révélation en découvrant simultanément l’art abstrait du peintre russe Kasimir Malevitch, le mouvement anarcho-punk, la musique du groupe Marquis de Sade et la poésie de Philippe Pascal chantant la peinture de Gustav Klimt ou encore le cinéma expressionniste allemand. Tant d’autres références artistiques depuis… Je n’en citerai donc que deux que je place à égalité sur la plus haute marche de mon podium artistique (à l’heure où j’écris monte la ferveur pour les prochains J.O. !) : le « prophète » de l’art contemporain Marcel Duchamp et le « wrecker of civilisation » Genesis P-Orridge. Ces deux artistes précurseurs et inclassables, et qui me sont fondateurs, ont particulièrement en commun selon moi leur propension à la remise en question et à l’insoumission. Un jour que l’on m’interrogeait sur ma démarche artistique, je faisais mienne en la détournant une citation du premier cité et répondais en en riant : « Je me force à me contredire pour éviter de suivre mon propre goût… mais pas toujours ! » La résidence à Superflux sera pour moi l’occasion de me consacrer à cette relation essentielle et fondatrice entre ces deux arts qui m’ont construit, et que j’aborderai sous divers angles plastiques et sonores en un cardinal chant d’amour ainsi gazouillé : [tupuʁlamyzik] ! Yuri Cardinal
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